Arts & Culture 89
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Rubrique Sélections filmiques & inscriptions 2016-2017

Sélection « Cycle 2 »

Le 30 mai 2016

Films de la sélection « Cycle 2 » 2016-2017

Parcours « Fraternité »
TRIMESTRE 1TRIMESTRE 2TRIMESTRE 3

Le chien jaune de Mongolie

  • À partir de 5 ans, de la GS au CM2
  • Byambasuren Davaa, - Allemagne-Mongolie, 2005
  • Version originale, sous-titres français
  • 93 min, couleurs

Résumé et note d’intention

Nansa, une fillette de six ans, rentre de la ville où elle va à l’école pour rejoindre sa famille, des nomades de Mongolie vivant de l’élevage de moutons. Autour de leur yourte rôdent parfois des loups qui tuent des bêtes. En allant ramasser des bouses sèches pour allumer le feu, Nansa trouve un chien apeuré dans une grotte. Elle le rapporte chez elle mais son père lui demande de le relâcher car il craint qu’il ait eu des contacts avec les loups et qu’il constitue une menace pour le troupeau. Nansa s’obstine à garder l’animal jusqu’au jour où sa famille part s’installer autre part. Le chien est alors abandonné sur place. En chemin, les parents s’aperçoivent que le petit frère de Nansa est tombé de son panier. Lorsque son père le retrouve, le chien est en train de sauver l’enfant d’une attaque de vautours. Il laisse alors l’animal suivre sa famille.

Ce drame simple adapté d’un conte populaire est une plongée au cœur de la vie quotidienne d’une famille nomade de Mongolie. L’attention que porte la réalisatrice aux gestes familiers de la vie domestique confère au film une dimension documentaire, voire ethnographique, et mêle la réalité la plus matérielle aux croyances les plus ancestrales.
Le Chien jaune de Mongolie est un film dans lequel la nature est captée avec beaucoup de faste et de sensibilité, une nature grandiose qui est toujours en harmonie avec les hommes.
A travers le personnage de Nansa, une petite héroïne entêtée et courageuse, Le Chien jaune de Mongolie fait l’éloge de la curiosité des enfants et de la force de leur imaginaire.

Mots clés

Famille, vie quotidienne, déménagement, chien , nomade, maison, vacances, fugue, caverne, sauvages/apprivoisés, cercle

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Le Kid

Film commun aux cycles 2 et 3

  • À partir de six ans, du CP au CM2.
  • Charles Chaplin - Etats-Unis, 1921
  • Version muette avec accompagnement musical
  • 51 minutes, noir et blanc

Résumé et note d’intention

Au sortir de l’hôpital, seule et éplorée, une mère abandonne son bébé dans une limousine. La voiture est volée, le nourrisson à nouveau abandonné près d’un tas d’ordures. Charlot qui le découvre se voit contraint de le recueillir : un policier le surveille ! En parallèle, la mère, prise de regrets, ne retrouve plus son fils. Aussitôt la décision d’adoption prise, Charlot se révèle un père aimant, attentionné et compétent.
Cinq ans plus tard, même s’il entraîne le gamin dans un petit trafic (l’enfant casse des vitres, il les répare), Charlot l’élève selon certains principes : propreté, prières, savoir sur la bagarre, etc. Entretemps, la mère est devenue une vedette célèbre qui apaise ses remords en faisant la charité dans la cour de l’immeuble où habitent père et fils adoptif. Elle croise ainsi cet enfant dont elle ignore qu’il est le sien. Un médecin appelé au chevet de John découvre qu’il n’est pas le fils biologique de Charlot. Le directeur de l’orphelinat récupère donc le gamin mais Charlot arrive à le délivrer. Ils s’enfuient dans la nuit, sans logis désormais. La mère qui a reconnu le mot qu’elle avait glissé dans les langes de son fils lance un avis de recherche avec récompense. Le patron de l’asile où les deux fugitifs ont trouvé refuge le repère et il livre l’enfant au commissariat où la mère vient le chercher. Charlot, épuisé de douleur, s’endort sur le pas de sa porte. Il fait un rêve : dans la cour devenue paradisiaque, le Mal, la Jalousie s’infiltrent. Il est abattu et John le pleure. À ce moment, un policier le réveille et l’emmène manu militari à la maison de la mère dont la porte se referme sur la petite famille que l’on dirait aujourd’hui recomposée.

Charlot bouffon, charlot le vagabond, Charlot le dandy déchu qui fait la nique au policier trouve ici son double parfait : un enfant de cinq ans qui gambade sur les routes de la transgression de l’odre social avec le même évident bonheur que son complice. Tous les enfants se retrouveront dans cette énergie à l’état pur que Charlot et le kid mettent à survivre, à se nourrir, à se défendre. Et à s’aimer contre vents et marées. Le public populaire qui, en Europe particulièrement, réserva un triomphe à ce premier long métrage de Charlie Chaplin ne s’y trompa pas, et même si l’on peut regretter quelques naïvetés très kitsch - l’image de la fille-mère associée à celle du Christ portant sa croix ! - cette comédie sentimentale, dont le tournage dura un an, conserve sa force émotionnelle.

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Goshu le violoncelliste

Film en commun à la sélection cycle 2

Résumé et note d’intention

Gauche – car tel est bien là le nom de notre jeune personnage – est violoncelliste dans l’orchestre qui accompagne les projections de cinéma d’une petite bourgade de province du Japon d’avant-guerre. Il est la cible des réprimandes du chef d’orchestre en raison de sa maladresse et de l’inexpressivité de son jeu musical. Dix jours seulement séparent la formation d’un important concert, au cours duquel sera donnée la « 6e Symphonie ». Entamant avec détermination des répétitions nocturnes en solitaire, Gauche va recevoir la visite successive de divers petits animaux – un chat, un coucou, un petit tanuki, une souris et son souriceau –, qui tour à tour vont lui prodiguer leurs conseils ou lui demander son aide. Par son attitude provocatrice et insolente, le chat chapardeur révèlera à Gauche sa capacité à trouver et à exprimer ses sentiments, jusqu’à la colère. L’oiseau quant à lui lance inlassablement son fameux « coucou », deux notes qu’il faut savoir jouer avec toutes les nuances nécessaires pour se faire comprendre des autres. Par une pratique opiniâtre de ces deux notes, Gauche s’initiera à la subtilité de l’interprétation musicale. Grâce à la gentillesse et à l’application du tanuki, Gauche s’ouvrira à la complicité dans le rythme. Enfin, la souris, ayant entendu parler des vertus magiques de la musique de Gauche, vient le supplier de jouer pour guérir son souriceau malade. En suscitant sa compassion, elle lui donnera l’occasion d’exprimer sa générosité. Ainsi, ces visiteurs importuns apportent chacun à sa manière une réponse au violoncelliste sur le chemin de son apprentissage musical. Et la révélation finale s’impose à lui avec d’autant plus de force que les intentions des animaux et leur attitude se situent aux antipodes de toute profession sentencieuse. Tous voulaient l’entendre et le faire jouer, tous se sont portés à sa rencontre et l’ont pressé d’entendre leur requête, comme par une évidence toute naturelle. Chacun de ces animaux est profondément lui-même, et aucun n’aura même conscience d’avoir infléchi la vision et l’interprétation musicale de leur hôte. Nous sommes bien loin des archétypes animaliers du conte occidental, au rôle aux fonctions définis, et définis par leur fonction. Ici, les animaux n’ont pas de leçon à donner, ils sont venus au contraire pour recevoir, et voilà que ces dérangements s’avèrent avoir été des échanges : et s’il est, non une leçon, mais un enseignement à tirer de leur passage impromptu, c’est bien, selon le mot de Verlaine, combien « l’art, c’est d’être absolument soi-même ».

Moins abouti au niveau des dessins et plus léger dans sa thématique que le chef d’oeuvre de Isao Takahata, Le Tombeau des lucioles, Goshu le violoncelliste n’en reste pas moins un film d’animation ambitieux qui séduit par sa poésie, sa fantaisie et et son propos subtil et intelligent sur le difficile apprentissage de la musique et le développement de la personnalité. Quatre bestioles espiègles (issues du bestiaire japonais) donnent une belle leçon de musique et une vraie leçon de vie à Goshu en lui apprenant la rigueur, la persévérance, le partage, la patience. L’utilisation de la musique (la sixième symphonie de Beethoven), intrinsèque au récit, est parfaitement maîtrisée : les difficultés puis les progrès de Goshu seront ainsi perçus sans difficulté par les jeunes spectateurs.

Mots clés

Musique, apprentissage, Beethoven, bestiaire, persévérance, dessus-dessous, chat, anthropomorphisme, séance de cinéma, rural

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Dossier pédagogique
Dossier pédagogique complémentaire