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Rubrique <b>4. Temps modernes</b>

Hyacinthe Rigaud : Portrait en pied de Louis XIV âgé de 63 ans en grand costume royal

Le 5 mai 2015 - Christophe SYDA

Peintre du Roi (1659-1743)

Portraitiste majeur du Roi et de sa Cour, Rigaud fixe pour trois siècles l’image du portrait officiel des cours européennes.

Natif de Perpignan, Rigaud arrive à Paris à 1681. Sur les conseils de Le Brun, il se consacre au portrait, genre qu’il élève à sa plus haute expression. Il se fait remarquer du Roi et de la Cour avec le portrait de Monsieur, son frère, en 1688 puis de Philippe d’Orléans, futur Régent, en 1689. Louis XIV lui réclame le sien en armure, livré en 1694. Mais c’est surtout le portrait en costume de sacre, daté de 1701, qui assure la célébrité du peintre. Véritable emblème de la monarchie française, il fige définitivement l’image du portrait d’apparat : colonne et paysage en arrière-plan, draperie chatoyante, pose solennelle, couleurs intenses. Souverains français et européens ne cesseront de se faire portraiturer ainsi jusqu’au XIXe siècle. Rigaud renouvelle sa prestation pour Louis XV en 1730.

La réputation de l’artiste atteint dès lors des sommets : il produira près de 400 tableaux et achèvera sa carrière comme directeur de l’Académie royale de peinture. Outre la Cour, il peint toute la haute société du temps (bourgeois, financiers, aristocrates). Sa notoriété devient aussi européenne : portraits de Philippe V d’Espagne (Versailles), du roi de Pologne Auguste III (Dresde)… Surchargé de commandes, il doit confier la réalisation de certaines parties à des collaborateurs : Joseph Parrocel peint ainsi la bataille à l’arrière-plan de son portrait du duc de Bourgogne (Versailles). Certaines toiles atteignent le paroxysme de l’emphase comme le portrait du marquis de Dangeau (Versailles).

Le peintre sait parfois se montrer plus intimiste, tel l’étonnant double portrait de sa mère Marie Serre exposé au Louvre. Non moins étonnantes sont ses études de mains et de draperies qui attestent du raffinement et du souci du détail de l’artiste. Le goût du double portrait est à nouveau manifeste dans la confrontation − presque provocatrice − des deux grands rivaux que furent Le Brun et Mignard (Louvre).

Rigaud sut aussi manifester son talent dans quelques tableaux religieux. Quoiqu’influencé par Van Dyck et Champaigne, Rigaud a joué un rôle capital dans l’art du portrait français et européen.

D’après le site du château de Versailles

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